- accrêté
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⇒ACCRÊTÉ, ÉE, adj.A.— [En parlant d'un élément du costume] Surmonté comme d'une crête de coq :• 1. Un vieux feutre roussi par le soleil, lavé par la pluie, ceint d'un cordon de graisse, accrêté, en guise de plumet, d'une plume de coq rongée aux mites, plus comparable à une chausse à filtrer d'apothicaire qu'à une coiffure humaine, lui descendait jusqu'au sourcil, le forçant à relever le nez pour voir,...T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 295.B.— Régionalisme. [En parlant d'une pers.] ,,Fier comme le coq, dont la crête se dresse`` (Lar. 19e) :• 2. Cette fille était si accrêtée qu'elle n'eût point voulu traiter le roi de cousin.G. SAND (cf. étymol. et Lar. 19e).Étymol. ET HIST.I.— D'un animé a) 1532 acresté, sens propre « dressé comme une crête » (RABELAIS, II, 1 ds HUG. : Les aultres enfloyent en longueur par le membre, qu'on nomme le laboureur de nature : en sorte qu'ilz le avoyent merveilleusement long, grand, gras, gros, vert, et acresté à la mode antique); 1562-1611 acresté, id. « qui lève la crête (d'un coq) » (DU PINET, Pline, X, 21 ds GDF. : Le coq se desmarche fierement, tenant le col roide, estant accresté comme un soldat; COTGR. : crested, copped; having a great crest, or combe, as a cocke); b) 1532 id. sens fig. « hautain, fier (d'une personne) » (RABELAIS, II, 16 ds HUG. : Il avait une aultre poche pleine de alun de plume, dont il gettoit dedans le doz des femmes qu'il voyoit les plus acrestees); 1611, COTGR. : accresté (...) also cockit, proud, saucie, stately, lustie, creast-risen; demeuré dans dial. du Centre, entre autres Berry (FEW t. 2, p. 1351b), d'où 1853 repris par G. SAND, Maîtres sonneurs, XIXe veillée ds GDF.).II.— D'un inanimé a) 1562 accresté, d'un inanimé concr. « pointu » (DU PINET, Pline, XVIII, 35 ds GDF. : Quand le cornichon de la lune qui est tourné contre le septentrion est fort pointu et accresté, il presagit la bise), attest. isolée; 1606 id. « surmonté d'une crête, d'un panache » (Trad. de FOLENGO, Merlin Coccaie, L. XV (II, 28) ds HUG. : Il porte en teste un heaume accresté et la visière fermée), attest. isolée; 1863 repris par GAUTIER, Fracasse, 295; b) 1571 acresté, d'un inanimé abstr. (LA PORTE, Epithetes ds GDF. : Insolence acrestee).Part. passé adjectivé du verbe accrester (s'), 1542, Du Pinet « lever la crête en signe d'orgueil (d'un coq) », 1611 emploi fig., COTGR., lui-même dér. de crête.STAT. — Fréq. abs. litt. :2.accrêté, ée [akʀete] adj.ÉTYM. 1532; p. p. de l'anc. franç. s'accrester « lever la crête en signe d'orgueil (en parlant d'un coq) », de crête.❖♦ Vx ou littéraire.1 Surmonté d'une crête, d'un panache. || Un chapeau accrêté d'une plume.2 (Personnes). Fier, hautain (comme un coq dont la crête se dresse).
Encyclopédie Universelle. 2012.